Vous avez forcément déjà contemplé un tableau, écouté une musique ou vu une statue qui vous a un jour fait ressentir des émotions si intenses que vous en êtes restés immobiles et le souffle court quelques secondes. Sans que l’on ne sache pourquoi ni comment et parfois même sans un réel contrôle de l’artiste lui-même, une œuvre peut arriver à nous faire ressentir de vives émotions qui nous poussent à vouloir déplacer des montagnes ou simplement qui remettent en question certaines de nos convictions. Vers la fin du récit, le personnage principal de mon histoire s’inspire de l’œuvre el 3 de mayo de Francisco Goya et l’adapte à sa situation pour dénoncer le monde dans lequel il vit.
Ayant été faite plusieurs années après les évènements qu’elle représente, la peinture de Goya n’a probablement pas été faite pour inciter les Espagnoles à la révolte contre les envahisseurs Français, mais elle n’en est pas moins une œuvre engagée qui a d’ailleurs inspiré plusieurs artistes de renom tels que Picasso et Manet.
El 3 de mayo fait référence aux répressions faisant suite au soulèvement des Espagnols contre les envahisseurs Français en 1808. Pendant ces répressions, de nombreux rebelles furent tués et Goya a probablement été témoins d’une scène similaire à celle qu’il a peint.
Dans le tableau, tout est réuni pour que l’on prenne le parti du futur fusillé. Ses mains en croix et ses vêtements blancs pour rappeler le christ, mais aussi son visage déformé par la peur, nous crient qu’il est innocent. De plus, les soldats sur le point de l’exécuter sont de dos et on ne voit que leur silhouette noire et leurs billonnettes. Cela accentue notre identification au futur fusillé qui ne fait face au font qu’a une machine à tuer dénuée d’humanité, dont on ne voit même pas le visage.
Le but de cette huile sur toile est donc probablement de dénoncer les atrocités de la guerre et l’invasion des Français, mais ce soulèvement était à double sens. Il se positionnait contre le nouveau dirigeant Français, mais aussi contre la monarchie et pour l’indépendance. Peut-être que Goya a aussi voulu illustrer le courage dont ont fait preuve les Espagnoles et encourager la lutte pour l’indépendance.
Peu importe ses visés, le tableau reste clairement révolutionnaire et la symbolique derrière ses reprises reste souvent de dénoncer un évènement ou une pratique.